Un tiers des avis serait faux sur internet ? C’est FAUX !

Ca y est, c’est reparti !
La DGCCRF vient de publier un compte rendu d’étude à propos des avis sur internet et, si l’on en croit la presse, un tiers des avis sur internet sont FAUX
Nous vous invitons à consulter le compte rendu de l’étude.

C’est encore du travail de journaliste en mal de sensation et ils sont nombreux !

Voici le flux Google News de ce matin (11 octobre 2017), les grands journaux reprennent cette nouvelle (LCI, 20Minutes, Les Echos, Le Figaro, etc.). A chaque fois le titre de l’article est sans équivoque, sur internet, un tiers des avis sont faux.
faux-avis-clients

C’est faux

C’est du travail de journalistes en mal de trafic, c’est du clickbait, c’est du putaclic (remarque, je ne suis pas le dernier à en faire),
Bref, on a des titres qui affirment qu’un tiers des avis sont faux, les journalistes vont s’exciter, on va avoir encore plein d’appels au bureau pour des interviews, l’audience va se méfier, les voyageurs vont perdre la confiance qu’ils ont envers les avis clients, les professionnels vont s’énerver, etc.

Pourquoi c’est faux

Si on regarde le détail de cette étude, la DGCCRF a:

  • audité 60 professionnels
  • contrôlé 127 fois
  • distribué 17 avertissements
  • dressé 9 procès-verbaux

Bref, je trouve que cela fait un peu léger quand on sait que TripAdvisor abrite 525 millions d’avis, que Booking est pas loin des 100 millions, etc.

En creusant plus, on constate que la DGCCRF que son panel est constitué d’éditeurs et gestionnaires de faux avis (sic) et des influenceurs. Oui, les articles, partages, photos publiées par les influenceurs sont considérés comme des avis.

Notez que dans son panel, la DGCCRF a contrôlé des « gestionnaires de faux avis » (sic), j’imagine que c’est une erreur de sémantique, mais si on contrôle des gestionnaires de faux avis, on trouve….. des faux avis.

Enfin, et c’est le plus grave, il y a un mélange entre faux avis et non-conformité. En réalité, la DGCCRF a constaté une non-conformité de 35% des 127 « avis » qu’elle a contrôlé. Ça ne veut pas dire qu’ils sont faux. Si la DGCCRF s’appuie sur la Norme AFNOR alors le simple fait qu’il n’y ait pas la date de dépôt de l’avis ou de l’expérience est une anomalie. Enfin, dans son contrôle elle englobe les avis qui sont marqués comme certifiés (parce que liés à un acte d’achat) alors que seule la norme AFNOR permet d’être certifié.

Conclusion

On en sait pas encore exactement ce que la DGCCRF a fait, on attend le détail de l’étude, mais le compte rendu publié ne permet pas à la presse de dire que 30% des avis sont faux. C’est une erreur. Il faut pas mélanger anomalie et « authenticité », il ne faut pas mélanger avis clients et post des influenceurs, il faudrait un panel plus important.